Depuis l’avènement des réseaux sociaux, chaque micro-événement devient une polémique : une vidéo virale, des milliers de commentaires, un débat qui s’enflamme… et pourtant, ces tempêtes numériques détournent l’attention des véritables enjeux.
L’adrénaline collective est dépensée sur des sujets secondaires ; la colère s’éparpille ; la haine se recycle. Pendant ce temps, les problèmes essentiels — ceux qui menacent réellement notre avenir — restent dans l’ombre.
En toute modestie, je pense que ce mécanisme a contribué, sans que nous le réalisisions, à la réussite de nos ennemis le 7 octobre.
Le Hamas, lui, n’a pas d’État à gérer, pas d’infrastructures civiles à maintenir, aucun devoir de protéger ses frontières ou son peuple. Il reçoit une manne financière constante : pays arabes, Europe, États-Unis.
Tout son investissement — idéologique, éducatif, militaire — est orienté vers la guerre.
Et surtout : ils ont compris avant nous la puissance des rôles inversés.
L’idéologie du Hamas : fabriquer un peuple-armée
Le terrain était fertile : une jeunesse endoctrinée dès l’enfance, où les distinctions entre civil et militaire disparaissent.
Depuis longtemps, le Hamas a compris le talon d’Achille du peuple juif :
notre conscience, notre morale, notre hésitation face au dilemme éthique.
Alors ils ont créé, volontairement, les figures du :
- bébé-soldat
- médecin-soldat
- journaliste-soldat
Des civils en apparence, mais intégrés à la logique militaire.
Une stratégie froide, calculée : faire en sorte que nos victimes deviennent, dès le premier jour, les bourreaux aux yeux du monde.
Le dilemme classique — « peut-on tirer si un bébé bloque le passage ? » — n’est plus un dilemme, mais une arme.
Un outil psychologique redoutable.
Ce n’est pas un hasard.
Ce n’est pas spontané.
C’est un plan. Un plan pensé sur des décennies.
Mais alors : pourquoi Israël n’a-t-il rien vu venir ?
Comment le pays le plus orient-occident, le seul qui comprend en profondeur le langage de cette idéologie, a-t-il pu fermer les yeux ?
Comment la superpuissance technologique de la région a-t-elle pu être trompée du premier soldat de terrain jusqu’aux plus hauts niveaux politiques ?
C’est la question que tout Israël doit poser — et dont la réponse ne peut pas être confiée à ceux qui ont failli.
L’hypocrisie absolue : que le gouvernement enquête sur lui-même
La situation la plus dangereuse, la plus hypocrite, serait que le gouvernement nomme ses propres enquêteurs et dirige ses propres conclusions.
Ce serait la garantie parfaite que :
le prochain 7 octobre est déjà en préparation.
Une enquête digne de ce nom doit être :
- indépendante,
- publique,
- incontournable,
- imperméable à la politique.
Car une société qui ne regarde pas son aveuglement droit dans les yeux…
est une société qui marche les yeux fermés vers sa prochaine catastrophe.